Retrato de la mujer-candidata aparecido en las páginas de Le Figaro Madame: su carrera, su forma de vestir, sus duelos electorales contra otras mujeres (Chiche, Lilita) y su postura contra el aborto. Martin Tavaut, corresponsal en Francia
Cristina, après Evita et Isabel
Le Figaro Madame
Gaëlle Rolin
23 de Octubre de 2007
Lundi 29 octobre, l’Argentine votera. Cristina Kirchner devance dès à présent tous ses concurrents dans la course à la victoire. Portrait de cette « Hillary sud-américaine » en passe de devenir la première présidente élue de l’histoire de l’Argentine.
Elle a un petit air de Victoria Principal, la douce Pamela Ewing de Dallas. Belle et élégante. Résolument glamour. Elle a délaissé les tailleurs stricts pour des pièces signées Prada ou Versace. Pourtant, Cristina Kirchner est loin d’être une première dame de presse people. Pressentie par les observateurs et les sondeurs comme la grande gagnante, probablement dès le premier tour, de l’élection présidentielle du lundi 29 octobre prochain, elle a construit sa propre carrière politique en parallèle de celle de son mari, Néstor Kirchner, président argentin élu en 2003.
Ils se rencontrent à l’université en 1974. Tous deux préparent leur diplôme d’avocat et militent aux Jeunesses péronistes. Le populiste Juan Perón vient de mourir et Isabel, sa troisième femme, lui succède au pouvoir. Une première pour l’Argentine. En marge de sa carrière d’avocate et de son rôle de mère, Cristina se fait élire députée pour la première fois en 1989, puis sénatrice de la province de Santa Cruz en 2001. Puis elle sillonne la planète, rencontre Jimmy Carter, Lula, et visite récemment les candidats en campagne, de Nicolas Sarkozy à Hillary Clinton, pour laquelle elle ne cache pas son admiration.
Cristina cultive les paradoxes : son positionnement à gauche de l’échiquier politique ne l’empêche pas de dépenser des sommes indues dans les boutiques de luxe. Il faut dire qu’elle a été nourrie, dans son enfance, par les différences et les complémentarités de points de vue d’une mère syndicaliste et d’un père chef d’entreprise, qui détestait Perón.
Antiavortement
Si elle plaît aux Argentins, c’est parce qu’elle leur rappelle Evita, la première femme très populaire de Juan Perón, dont elle partage le chic et l’ultra-féminité. Elle inaugure d’ailleurs personnellement un musée dédié à Eva Perón à Los Angeles, en 2005. Christina est incisive, toujours tirée à quatre épingles. On l’appelle « la poupée courageuse ». Néstor Kirchner, lui, manque de prestance. Il est surnommé « le pingouin ». Il assume mal son mètre quatre-vingt-dix. Les Argentins raillent son nez crochu. Mais sont fascinés par ce couple atypique.
En 2005, Christina remporte sa première victoire sur la route de l’accession à la présidence, contre… une autre femme de président. Aux sénatoriales de la province de Buenos Aires, elle affronte en effet Hilda González de Duhalde, dite « Chiche », l’épouse d’Eduardo Duhalde, le prédécesseur de Néstor Kirchner. Et la bat avec plus de trente points d’écart. Un succès-test, puisque la province compte près de la moitié de l’électorat argentin. Un scénario qui se répètera vraisemblablement lundi prochain, puisque la seule adversaire crédible de Christina est également une femme : la chrétienne de centre-gauche Elisa Carrió.
Reste à savoir si sa très probable accession au pouvoir sera une bonne chose pour les femmes du pays. Ses diatribes antilibérales sont moins féroces dès qu’il s’agit de bousculer les archaïsmes sociétaux. Cristina Kirchner a ainsi récemment réaffirmé son opposition à la dépénalisation de l’avortement, pourtant véritable fléau de la société argentine : selon les associations, il serait en effet la première cause de mort maternelle ; et il y aurait 400 000 I.V.G. clandestines par an, soit un avortement pour deux accouchements à terme.
Disculpen, pero Lilita es la verdadera Hillary sudamericana…
Saludos